Je passe devant, l’image reste figée. Rien n’a changé. Ça me paraît tout petit mais rien n’a changé en 20 ans… Les gamins s’appellent Emma, Tom, Théo et Léa quand nous c’était Amélie, Marie, Romain et Nicolas. Quasiment 20 ans se sont écoulés depuis ce 30 juin de CM2 à l’école Louis Pasteur à Lambersart.
20 ans c’était il y a un siècle et c’était hier. Et comme ça, pas vraiment par hasard, la semaine dernière je suis repassée devant. J’ai regardé dans le rétro, personne derrière, j’ai mis l’point mort, j’ai pris ma photo. J’ai regardé dans l’rétro et j’nous ai vus gamins jouant aux pogs à la récré, sautant à l’élastique. On comptait nos djodjos et on était les rois du monde. J’ai regardé dans l’rétro et j’ai vu cette petite fille qui en a bien profité. Cette petite fille et ses jolis souvenirs d’enfance. Cette petite fille qui, dès une semaine avant la rentrée, voulait passer tous les jours devant l’école pour voir dans quelle classe elle allait tomber. Puis septembre sonnait & la rentrée arrivait.
On allait aux contrat-ville le soir pour faire de la natation, du judo ou de la gymnastique. On prenait le bus pour aller grailler chez Sodexo, mes papilles ne s’en sont toujours pas remises. Poisson le vendredi, on ferme les yeux, on avale, on oublie. Je voue depuis un dégoût prononcé pour les quenelles (par contre pour les queues.. pardon je sors) mais j’adorais les friands. Ça a forgé ma personnalité je crois car je suis plutôt friande de la vie. Friande, gourmande, je profite je profite et c’est pour ça que ces 20 ans je ne les ai pas vus passer. D’ailleurs ça se voit, bientôt 30 ans et pas une ride 🙂
Et pour faire passer ce moment qu’était la cantine, on se battait tous pour aller chercher l’eau à la fontaine. Je regarde les gamins de l’école de ma mère aujourd’hui, il y a de ces choses intemporelles, l’eau à la fontaine est l’une d’elles.
Pour d’autres choses, il s’agit quand même d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Les maîtresses fumaient dans la cour, on s’achetait nos cartes Spice Girls pour les mettre dans l’album photo dédié et on achetait notre petit pain en sortant de l’école à 5 francs. J’avais des Doc Marteens et le top tendance était de mettre des perles colorées aux lacets.
Je voulais porter des lunettes car toutes les filles intelligentes en avaient. Le soir, maman était de conduite et on se débrouillait toujours avec Clémence pour pouvoir dormir chez l’une l’autre. Comme quand on passait devant l’mcdo avec mes frères et qu’on disait « j’ai faim ». On pensait vraiment que les parents n’y verraient rien. Jolie naïveté de l’enfance. J’étais fascinée par ma copine Mary qui créait des dessins animés et j’appelais mon autre copine Marie du fond de mon jardin car il était collé à celui de sa grand-mère. Je trouvais ça génial.
On bouffait des arraches-gueule, des couilles de mammouth et on avait notre boîte à goûter choco BN. Le samedi matin je pleurais au chevet de mes parents pour qu’ils me conduisent à l’école. Car en maternelle le samedi matin je pouvais jouer avec le camping-car de Barbie, ça comblait ma vie. D’ailleurs l’école le samedi matin, quelle hérésie, tu m’étonnes que mes parents voulaient pas m’y conduire. M’enfin c’était pas comme si je voyais la cour de l’école depuis la fenêtre de ma chambre…
Mon frère Nicolas était amoureux d’Hélène, comme le couple star d’Hélène et les garçons, j’étais trop fan. Le soir en rentrant c’était Club Dorothée, je rêvais de jouer au flipper à la cafet’ de Premiers Baisers, d’écouter Cricri et ses copains jouer de la musique dans Hélène et les garçons, d’aller à la salle de sport avec Gégé des filles d’à côté. Pour moi c’était la vie rêvée.
Et puis un jour le 30 juin en CM2 est arrivé. On a joué, on s’est embrassés, on est partis en vacances, on s’est pas vraiment recroisé et le collège a commencé. Je suis repassée devant l’école de mon enfance. Les 30 juin passent et ne se ressemblent pas.
♥ À lire aussi Dire Au Revoir à la maison du bonheur
Chicon Choc 2.0
Facebook / Instagram / Pinterest
One comment: On
{Chronique nostalgique} Retourner à l’école
Pingback: Ce besoin d'extérioriser ce que mes lèvres ne peuvent clamer - Chicon Choc - Blog de bonnes adresses à Lille ()